What a party ! { PV - Bonnie

1,8 ou 2,1 ? Tori était plongée dans une hésitation profonde et totale quant à la taille de la brosse du nouveau pinceau plat dont elle avait absolument besoin. Un pinceau dans chaque main, elle les comparait, pesait le pour et le contre, et se laissait même parfois aller à mimer un enfantin combat d'épée quand son esprit s'évadait. Le vibrement de son téléphone portable contre sa cuisse lui fit lâcher le pinceau dans sa main droite.
- Bon, on va dire que c'est le destin, murmura-t-elle en décidant de prendre celui qui était resté dans sa main gauche. 1,8. Elle ramassa le pinceau à 2,1 tombé par terre.
- T'as un problème peut-être ? dit-elle à ce dernier. Comment ça, c'est toi le plus grand ? Mais c'est pas une question de taille, mon coco, on t'a jamais expliqué ça ?
Elle le reposa dans son bac, et s'aperçut qu'un rangeur de rayon avait suivi ses paroles et la regardait d'un air ahuri. Elle esquissa un sourire et lui lança un regard amusé. Puis elle sortit son portable pour lire le message qu'elle venait de recevoir. C'était un sms groupé en provenance de Jim, uun vague pote de la fac avec qui elle avait couché deux fois - ... ou peut-être trois ? Difficile à dire - après des soirées assez déchaînées.

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CU2NIGHT

"Mortel". Tori se souvint que le mec répétait en effet tout le temps cette expression, notamment quand ils... Bref, n'ayant pas encore d'autres plans pour la soirée, elle se dit que ça pourrait être sympa. Jim ne serait sans doute pas la seule personne qu'elle connaîtrait.
Elle paya son pinceau et sortit du magasin.

Le soir venu, Tori enfila un débardeur gris foncé, plusieurs colliers argentés et noirs, un short en jean sur un collant résille et des bottines en cuir mat noires. Elle descendit prendre le taxi qu'elle avait appelée, et lui demanda de la déposer devant un centre commercial. Elle aurait trois cent mètres à marcher après, mais elle n'aimait mieux pas se faire déposer directement devant le lieu de rendez-vous, on n'est jamais trop prudents, étant donné le caractère complètement illégal de cette soirée.

Tori paya la course, descendit du taxi, et s'alluma une cigarette tout en se dirigeant vers l'emplacement de l'ancienne usine. Enfin, le grondement sourd d'une musique mise à fond commença à se faire entendre, avant que celle-ci soit parfaitement audible, au moment où Tori pénétrait sur l'ancien parking. Elle écrasa sa cigarette et entra dans le bâtiment, puis se faufila parmi les gens qui dansaient, hurlaient, titubaient afin de chercher quelque chose à boire.

Bonnie s’était levée étrangement tôt pour un samedi matin. La veille elle n’avait pas était d’humeur à faire la fête et s’était contenté de commencer un livre que leur avait conseillé le professeur de droit. Bonnie, après une heure de lecture s’était endormie sagement (pour une fois). Lorsqu’elle se réveilla ce matin-là vers 10h25, elle prit une douche qui lui semblait nécessaire, après une bonne heure sous celle-ci elle s’habilla rapidement des premiers habits qui lui tombait sous la main pour arriver à temps à la cafétéria où se trouvait un brunch. Elle grignota un peu avant de faire un petit tour en ville à rien faire. Elle trouva deux ou trois habits sympas mais elle ne prit pas la peine de faire la queue du magasin infiniment longue le samedi après-midi. Lorsqu’elle rentra dans sa chambre elle remarqua qu’elle y avait laissé son portable et que celui-ci affiché un nouveau message.

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Elle sourit à la vue du message. Elle ne connaissait pas très bien Jim mais celui-ci l’avait souvent fait rire à cause du nom de famille « Hendrix » que portait Bonnie et du rapprochement entre Jim et Jimmy. Il commençait à se faire tard et la soirée avait surement dû commencer mais ce n’est pas pour autant que Bonnie se pressa. Elle enfila un collant noir léger avec par dessus un short en jean. Elle portait en haut un assez long tee-shirt jaune décolleté en V qui laissait légèrement apparaître son soutien-gorge noir. Une fois maquillée avec du crayon noir et du mascara elle se détacha les cheveux afin d’être un minimum correctement coiffée. Elle arriva à l’usine désinfectée en bus pour ne pas trop dépenser de sous vu que nous étions en fin de mois. Une fois arrivée, elle dû marcher pendant plusieurs mètres avant de pouvoir entendre la musique électronique et entrainante qui s’offrait à elle. Il y avait pas mal de monde. Elle sortit une cigarette et se l’alluma afin de bien commencer la soirée qui s’annonçait longue.

Tori finit par atteindre le "bar", construction de fortune fomée de quatre sortes de buffets disposés en carré au beau milieu de la salle, et ensevelis sous les bouteilles, les verres, les cannettes, les boîtes, les paquets de chips et autres déchets alimentaires ainsi que quelques objets hétéroclites parfois non-identifiés. La jeune fille y subtilisa une bouteille de gin à moitié pleine, ni vu ni connu. Tout en y buvant régulièrement quelques gorgées (souvent suivies de grimaces), elle se dirigea vers des escaliers qui menaient à une sorte de mezzanine. Elle y grimpa.

Là haut, il y avait un peu moins de monde mais il y régnait une chaleur presque étouffante. Tori but trois gorgées de gin et s'appuya contre la rembarde pour regarder en bas, afin d'avoir une vue d'ensemble de la soirée. La majorité des gens présents étaient des élèves de Yale, mais il y avait aussi pas mal d'autres gens. Le long des murs, des canapés défoncés avaient été installés, sur lesquels des gens tout aussi défoncés comataient, ou des couples s'embrassaient fiévreusement. En parlant de fièvre... Tori se passa la main sur le visage. Il faisait vraiment chaud. Elle termina sa bouteille, la laissa dans un coin et redescendit l'escalier d'une démarche mécanique.

Alors qu'elle errait vaguement en direction d'un endroit où elle avait repéré des mecs et des rails de coke, elle croisa le regard de Bonnie. Une copine qu'elle rencontrait souvent en soirée et qu'elle appréciait beaucoup du fait de son franc-parler, notamment. Une dizaine de mètres, soit une quinzaine de personnes les séparaient, ce qui n'empêcha pas Tori de lui adresser un grand sourire.

Bonnie ne savait pas tellement où regarder avec tout ce monde. Dans toute cette foule elle ne connaissait pas grand monde, la plupart de vue mais rien de plus. Il faut avouer que Bonnie est populaire mais elle est loin d’avoir beaucoup d’amis, elle est surtout connue par son orientation sexuelle qui avait fait des scandales au sein de l’université. Bonnie regardait un peu partout, d’un regard vague, sans vraiment savoir ce qu’elle cherchait. Elle tentait désespérément d’apercevoir quelqu’un qu’elle appréciait mais cela se fit sans résultat pour le moment. Elle se contentait alors de marcher, bousculant pas mal de monde au passage. Elle remonta discrètement son collant qui la gênée quelque peu. Elle alla vers ce qui lui semblait être le bar. Elle prit une bouteille en verre de bière, elle voulait commencer en douceur mais la bière était tellement dégoutante et sans goût qu’elle y versa discrètement l’équivalent de deux doses de vodka. Elle mangea quelques chips avant de commencer à être entrainée par la musique électronique dirigée par un DJ bas-prix mais qui s’en sortait plutôt bien.

Elle alla vers un semblant de piste de danse et commença à se déhancher tout en prenant quelques gorgées de sa bouteille. Elle commençait à avoir extrêmement chaud avec tout ce monde qui la collé. Puis, elle aperçut enfin une connaissance : Tori, une bonne amie de fête. Elles se parlaient souvent lors de soirée telles que celle-ci. Un sourire s’afficha sur le visage de Bonnie alors qu’elle s’arrêtait de danser pour mieux voir la demoiselle qui lui adressait un sourire qu’elle lui rendit amicalement. Bonnie tenta tant de bien que de mal d’aller vers elle. Une fois assez proche elle la salua.

« Salut ! »

Bonnie trouvait Tori tout simplement splendide aussi bien dans la tenue qu’elle portait ce soir-là que tout de temps. Être lesbienne n’était pas chose facile lorsque vous avez une amie qui est si belle et séduisante à vos yeux et que vous devez tout faire pour y résister.

» Bonnie, et ses amis (ou pas)
» — Bonnie ■ Lips like morphine.